19 mai 2006
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18:33
Bien évidemment, cet article ne parlera pas du Père Noël, mais du personnage Jésus et de l’œuvre Da Vinci Code de Dan Brown.
Depuis deux mille ans, des illuminés se sont inventé un Christ sauveur. Ils ont mis des siècles à peaufiner son histoire complètement insensée, ajoutant délire sur délire à chaque fois qu’une nouvelle contestation voyait le jour. Aujourd’hui encore, pour tous les chrétiens du monde, ce n’est pas le même christ, et pourtant on n’entend pas beaucoup d’appel de catholiques au boycott des orthodoxes ou de discours de protestants demandant qu’on brûle les exégèses catholiques.
Mais avec l’arrivée du Da Vinci Code, tous les chrétiens retrouvent un semblant de vigueur et d’unité, car un ennemi commun, ça crée des liens et de la motivation. Devant un livre, et maintenant un film, qui mettent en scène le personnage Jésus, partout dans le monde on a pu entendre des appels au boycott, des demandes d’interdiction du film et même (quel glorieux retour au passé traditionnel de l’Église !), un projet de bûcher pour le livre.
Pour un non-croyant, et tout simplement pour quelqu’un qui aime avoir des connaissances fondées sur des faits et non des croyances construites sur du vent, tout cela est fort comique. C’est comme si les créateurs du Père Noël (béni soit son nom) appelaient au boycott ou au bûcher pour un livre qui dirait que ce brave vieux ne mène pas seulement une vie de célibataire endurci amoureux des rennes, mais qu’il a aussi connu les plaisirs de la chair avec une Mère Noël, cet acte monstrueux (l’amour physique, quelle horreur !) ayant engendré un Bébé Noël.
Avant de dire que Dan Brown (dont l’œuvre n’a visiblement pas d’autre intérêt que celui d’être un divertissement à prendre comme tel) travestit la réalité, il faudrait être clair sur cette réalité. Quand on parle de Jésus, de qui parle-t-on ? La réponse est simple : il s’agit du Jésus des évangiles, car aucun autre écrit non contesté n’évoque un quelconque Jésus historique. Or, même dans les évangiles, il y a de nombreuses contradictions (voir l’excellent livre de Michel Gozard, Jésus ? Une histoire qui ne peut pas être de l’histoire) ; on peut donc en conclure que la probabilité d’existence du Jésus des évangiles est proche de zéro, et quand bien même il aurait existé, on a légitimement le droit de douter de ses miracles et de montrer que les évangiles (4 évangiles gardés sur les dizaines écrits à gauche à droite) se contredisent, parfois sur des points importants (voir Nativité chez Luc et Matthieu par exemple).
Alors, ajouter un autre évangile, selon Dan Brown cette fois, quelle importance ? Ce n’est, après tout, qu’une fable de plus. Une fable malheureusement moins plaisante et plus dangereuse que celle du Père Noël, célibataire ou marié...
Stéphane ARLEN
www.fairelejour.org
Depuis deux mille ans, des illuminés se sont inventé un Christ sauveur. Ils ont mis des siècles à peaufiner son histoire complètement insensée, ajoutant délire sur délire à chaque fois qu’une nouvelle contestation voyait le jour. Aujourd’hui encore, pour tous les chrétiens du monde, ce n’est pas le même christ, et pourtant on n’entend pas beaucoup d’appel de catholiques au boycott des orthodoxes ou de discours de protestants demandant qu’on brûle les exégèses catholiques.
Mais avec l’arrivée du Da Vinci Code, tous les chrétiens retrouvent un semblant de vigueur et d’unité, car un ennemi commun, ça crée des liens et de la motivation. Devant un livre, et maintenant un film, qui mettent en scène le personnage Jésus, partout dans le monde on a pu entendre des appels au boycott, des demandes d’interdiction du film et même (quel glorieux retour au passé traditionnel de l’Église !), un projet de bûcher pour le livre.
Pour un non-croyant, et tout simplement pour quelqu’un qui aime avoir des connaissances fondées sur des faits et non des croyances construites sur du vent, tout cela est fort comique. C’est comme si les créateurs du Père Noël (béni soit son nom) appelaient au boycott ou au bûcher pour un livre qui dirait que ce brave vieux ne mène pas seulement une vie de célibataire endurci amoureux des rennes, mais qu’il a aussi connu les plaisirs de la chair avec une Mère Noël, cet acte monstrueux (l’amour physique, quelle horreur !) ayant engendré un Bébé Noël.
Avant de dire que Dan Brown (dont l’œuvre n’a visiblement pas d’autre intérêt que celui d’être un divertissement à prendre comme tel) travestit la réalité, il faudrait être clair sur cette réalité. Quand on parle de Jésus, de qui parle-t-on ? La réponse est simple : il s’agit du Jésus des évangiles, car aucun autre écrit non contesté n’évoque un quelconque Jésus historique. Or, même dans les évangiles, il y a de nombreuses contradictions (voir l’excellent livre de Michel Gozard, Jésus ? Une histoire qui ne peut pas être de l’histoire) ; on peut donc en conclure que la probabilité d’existence du Jésus des évangiles est proche de zéro, et quand bien même il aurait existé, on a légitimement le droit de douter de ses miracles et de montrer que les évangiles (4 évangiles gardés sur les dizaines écrits à gauche à droite) se contredisent, parfois sur des points importants (voir Nativité chez Luc et Matthieu par exemple).
Alors, ajouter un autre évangile, selon Dan Brown cette fois, quelle importance ? Ce n’est, après tout, qu’une fable de plus. Une fable malheureusement moins plaisante et plus dangereuse que celle du Père Noël, célibataire ou marié...
Stéphane ARLEN
www.fairelejour.org