23 janvier 2006
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La récente élection du président bolivien Evo Morales peut susciter tous les doutes ou engendrer tous les espoirs, elle a au moins l’inestimable avantage de placer un indien à la tête d’un pays où vivent une large majorité d’indiens (70% de la population du pays), et ce pour la première fois dans l’histoire de l’Amérique latine !
La Bolivie est une nation très majoritairement indigène mais régie par les Créoles d’origine espagnole. C’est un des pays le plus inégalitaire des Amériques avec le Brésil : les 2/3 de sa population vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Il dispose de richesses naturelles (surtout gaz & eau), dont toute une succession de présidents ultralibéraux ont jusque-là vendu les ressources pour quelques dollars. L’émeute de 2003 à El Alto (banlieue populaire de la capitale, à 4 000 mètres d’altitude), insurrection contre « l’exportation de gaz par le Chili », vit le surgissement des masses indigènes sur la scène politique bolivienne.
Evo Morales a formé hier son gouvernement composé d’amis soc, indiens & militants de base. «Je veux une corruption zéro, une bureaucratie zéro, plus de “revenez demain“. Les gens sont fatigués tout ça », a dit Morales, vêtu du pull-over à rayures. Il a exclu les technocrates qui figuraient par tradition dans les gouvernements de l'élite dirigeante, préférant choisir des ministres proches des mouvements de base. Les seize membres du gouvernement - douze hommes et quatre femmes - ont prêté serment, les uns levant le poing gauche, les autres posant la main sur le coeur,d'autres encore faisant les deux.
Il a confié le portefeuille de l'Eau à un dirigeant régional combatif,organisateur de manifestations contre la compagnie des eaux Suez ; Le ministre des Affaires étrangères est un intellectuel de son ethnie Aymara ; Pour le ministère des Hydrocarbures, qui supervisera un accroissement du contrôle de l'Etat sur les vastes gisements de gaz naturel boliviens, Morales a jeté son dévolu sur un journaliste et analyste du secteur énergétique. Ce dernier défend de longue date le droit des Boliviens au gaz naturel avant tout projet d'exportation à grande échelle.
Cet événement renforce le basculement à gauche du continent, après l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Venezuela & dernièrement Michelle Bachelet au Chili. Si ces dirigeants se réclament en majorité de la famille sociale-démocrate, Evo Morales, opposé à l’impérialisme étasunien et porte-parole des populations défavorisées (c’est-à-dire non-blanches), se range aux côtés du métis Hugo Chávez, président du Venezuela. Les bonnes intentions de Morales se heurtent à la classe dirigeante traditionnelle et aux multinationales qui contrôlaient l’exploitation des richesses. Son jeu est aussi serré du côté de son électorat qui est impatient de voir du changement.
La Bolivie est une nation très majoritairement indigène mais régie par les Créoles d’origine espagnole. C’est un des pays le plus inégalitaire des Amériques avec le Brésil : les 2/3 de sa population vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Il dispose de richesses naturelles (surtout gaz & eau), dont toute une succession de présidents ultralibéraux ont jusque-là vendu les ressources pour quelques dollars. L’émeute de 2003 à El Alto (banlieue populaire de la capitale, à 4 000 mètres d’altitude), insurrection contre « l’exportation de gaz par le Chili », vit le surgissement des masses indigènes sur la scène politique bolivienne.
Evo Morales a formé hier son gouvernement composé d’amis soc, indiens & militants de base. «Je veux une corruption zéro, une bureaucratie zéro, plus de “revenez demain“. Les gens sont fatigués tout ça », a dit Morales, vêtu du pull-over à rayures. Il a exclu les technocrates qui figuraient par tradition dans les gouvernements de l'élite dirigeante, préférant choisir des ministres proches des mouvements de base. Les seize membres du gouvernement - douze hommes et quatre femmes - ont prêté serment, les uns levant le poing gauche, les autres posant la main sur le coeur,d'autres encore faisant les deux.
Il a confié le portefeuille de l'Eau à un dirigeant régional combatif,organisateur de manifestations contre la compagnie des eaux Suez ; Le ministre des Affaires étrangères est un intellectuel de son ethnie Aymara ; Pour le ministère des Hydrocarbures, qui supervisera un accroissement du contrôle de l'Etat sur les vastes gisements de gaz naturel boliviens, Morales a jeté son dévolu sur un journaliste et analyste du secteur énergétique. Ce dernier défend de longue date le droit des Boliviens au gaz naturel avant tout projet d'exportation à grande échelle.
Cet événement renforce le basculement à gauche du continent, après l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Venezuela & dernièrement Michelle Bachelet au Chili. Si ces dirigeants se réclament en majorité de la famille sociale-démocrate, Evo Morales, opposé à l’impérialisme étasunien et porte-parole des populations défavorisées (c’est-à-dire non-blanches), se range aux côtés du métis Hugo Chávez, président du Venezuela. Les bonnes intentions de Morales se heurtent à la classe dirigeante traditionnelle et aux multinationales qui contrôlaient l’exploitation des richesses. Son jeu est aussi serré du côté de son électorat qui est impatient de voir du changement.